jeudi 1 juillet 2010

ceo - White Magic (2010)


Tracklist :

1. All Around
2. Illuminata
3. Love And Do What You Will
4. White Magic
5. Oh God, Oh Dear
6. No Mercy
7. Come With Me
8. Den Blomstertid Nu Kommer

Date de sortie : 29 juin 2010

« Faire de la magie n’est autre que marier le monde » disait Pic en 1487. L’inexplicable, l’irrationnel, l’amour, la haine, Peter Pan, le chamanisme, les esprits, la nature, les divinités, les rois thaumaturges,  tout cela a toujours existé dans un monde sous-cultivé. Le miracle du XXIème siècle c’est de vouloir encore y croire malgré la science qui se complait à tout rationaliser. « L’amour c’est une simple affaire de phéromones », depuis que j’ai entendu ça je ne me gêne plus pour uriner dans un caniveau tentant vainement d’appréhender la belle et douce, espérant que ces phéromones sont aussi porteurs de mon mail ou 06.

Les agnostiques se multiplient mais restent pour le moment une minorité, laissant le champs libre aux fanatiques, aux optimistes, aux amoureux, aux enfants, aux rêveurs, aux Burton, aux hippies, à ta mère aussi.
ceo fait parti de cette cinquième catégorie –je me complais à vous imaginer relire et compter- et sortent leur premier album: White Magic, qu'on avait annoncé ici, sur le label Modular (Chromeo, Yeah Yeah Yeahs, Cut Copy entre autres). La magie ça revient en force en fait ces temps-ci vous savez, déjà il y a When You’re Strange au ciné en ce moment, et Jim, même sans acide, il était possédé par deux chamans, alors on se rue sur la culture amérindienne et on s’imagine déjà se balader un calumet en bouche pour se rapprocher de la nature, de cette paix et harmonie, des divinités et de cette magie salvatrice donc. Vous savez sûrement, ou pas, que les sages antiques cherchaient à s’assurer la présence de cette magie, des êtres divins, en érigeant des statues ou des sanctuaires par exemple. Ils comprirent au final que cette « âme » du monde, bien qu’elle soit partout présente, peut être captée d’autant plus facilement avec un réceptacle adéquat, une sorte de capteur pour en recueillir une mince lamelle. Ainsi, on a pu voir apparaitre les miroirs d’eau ou encore les pentacles. ceo ont, quant à eux, choisi le disque, avec toutefois un énorme pentacle sur la pochette.

C’est donc dans cette ambiance ésotérique -pas dans le sens je me coupe un doigt et je mets des rats dans mon chaudron hein, c’est pas la chronique de CocoRosie là- que ceo se définit. “ceo is you and you are me and I am ceo. In eternity.”, l’alpha et l’omega en gros, la beauté d’une fleur de lys et celle d’un aigle unijambiste, la spiritualité d’une huitre associée à la bravoure d’une orchidée, c’est porteur de pas mal d’ambition quand même, ils ont intérêt à assurer les petits suédois.

Je mets la galette dans le lecteur et j’ouvre grand les oreilles.

All Around 
[…] La claque. L’album comporte huit morceaux, on en a pour un peu moins d’une demi heure. Ici pas question de « plus c’est long, plus c’est bon », une vague salvatrice époustouflante. Le premier morceau met tout de suite dans le bain, Sigur Rós auraient pus le faire, l'abordage vers un eldorado prenant des allures de cité elfique scandinave bercé par des chants lointains, les violons enfonçant la grandeur en donnant un côté presque épique.
ceo - Illuminata by Indie Aufsatz
S'en suit Illuminata qui s'apparente à un festival de sonorités chatoyantes, ça déborde d'optimisme, de tribalité et ça ne retombe surtout jamais jusqu'à Oh God, Oh Dear. On aperçoit des palmiers mutants arrosés par des cascades de flotte nuageuses. En fait, ça va surement paraitre bête dans une cité scandinave, mais moi ça me fait penser à l'environnement de Sonic, ouais, le hérisson bleu -je croise les doigts pour que le lecteur lambda ait des racines geek et ait au moins posé les doigts sur une megadrive une fois dans sa vie-.
Ceci étant dit, on en arrive à Come With Me, c'est un peu le grand plongeon, genre "venez me rejoindre et manger des fleurs sucrées au cyanure dans un univers gothique, mais c'est quand même pas très bien vu, c'est pourquoi dans le clip j'ai des traits noirs sur la joue, je suis un peu la tentation quoi". Bon, après c'est un choix personnel, vous sautez ou pas, mais en attendant le clip possède un esthétisme assez impressionnant, c'est lisse, froid et très inspiré.


Le disque se cloture sur Den Blomstertid Nu Kommer, une sorte de requiem en suédois qui fait office de descente. C'est un chant chrétien de Israel Kolmodin datant de 1695 à la base, les suédois aiment le psalmodier en coeur chaque année lorsque les cours sont finis et que viennent les vacances d'été.

En définitive, cet album est une excellente surprise. Surprise, oui, car la communication n'est pas vraiment le fort du groupe, un texte minuscule sur leur site pour annoncer la sortie du disque -oui, il faut bien le chercher-. Le genre de disque que seules les populations nordiques peuvent sortir, eux qui sont bien plus écolos et en phase avec les volcans et autres glaciers que nous, pauvres français. Le monde de ceo est riche, altruiste, un brin fantastique et enivrant, on s'y plait et on n'hésite pas à s'y refaire une petite virée passé la première écoute.


Pas d'écoute intégrale pour le moment, le disque vient de sortir, j'éditerai dés que possible. En attendant, je vous laisse le lien vers l'iTunes Store ici.

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