mercredi 25 août 2010

Arcade Fire - The Suburbs (2010)



Tracklist :


Date de sortie : 2 août 2010

Arcade Fire sortent habituellement leurs albums en début d’année, plus inspirés probablement avec les doigts engourdis par le froid. Après le deuil sur Funeral, l’adversité avec une ambiance pop baroque sur Neon Bible enregistré dans une église au marbre froid, les canadiens renouvellent leur discographie avec The Suburbs. Une épopée nostalgique qui a un arrière goût de Haagen Dasz fondue, centrée sur une adolescence dans la banlieue nord-américaine dans laquelle les membres du groupe ont grandi.

Cette banlieue se caractérise principalement par l’ennui -Wasted Hours-. Des hectares de maisons bringuebalantes agglutinées autour d’une asphalte brulante. Tout respire le calme d’une ambiance familiale préservée du monde extérieur et en même temps très ouverte sur la vie de quartier. Cette vie de quartier monotone où chaque nouveau tour de magie du voisin Bob est l’attraction de la semaine, où tous les garçons fantasment sur Linda la jeune fille qui habite un peu plus haut, où le hall du Wal-Mart est le QG de toute une jeunesse de défroqués qui se trimballent sur des vélos à roues boursouflées.

Sur la pochette, une vieille berline américaine de couleur brune, on presse « play » et on claque la porte arrière. Tel un bambin collé à la vitre, on parcourt les allées mornes dont la richesse réside dans ses teenagers. De l’ambition –Modern Man-, des concerts de garage –Month Of May-, des couvre-feux bafoués –Half Light I & II-.
La voix de Win Butler s’assimile plus que jamais à celle de David Bowie. Les mélodies ne sont pas entêtantes,  on digère vite l’album. Moins complexe que les deux précédents, plus accessible malgré des longueurs, plus structuré mais aussi plus déceptif au final, les envolées soniques qui ont fait la réputation du groupe à l’image d’un No Cars Go sont rares. Il est délicat d’établir un jugement sur un album destiné à être patiné, Arcade Fire est un grand groupe dont les défauts vaudront bientôt autant que les qualités. Malgré de très grands moments, The Suburbs reste donc une sorte de fût de bonne facture qui délivrera ses arômes au fil des mois voire des années. 


Le live en entier ci-dessous, probablement l'un des plus beaux concerts jamais filmés.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire