dimanche 8 mai 2011

The Raveonettes - Raven In The Grave (2011)


Label : Vice Records
Date de sortie : Avril 2011



En matière de duo rock mixte, mon coeur a toujours ballotté années après années entre les anglais des Kills et les danois des Raveonettes. Sune Rose Wagner est aussi blonde qu'Alison Mosshart brune, Sharin Foo a le cheveux aussi luisant que Jamie Hince. Blouson cuir, foulard et jean's rapiécés, la forme est là mais qu'en est-il du fond ? Le mois dernier, on a eu l'occasion d'assister à la sortie simultanée du nouvel album des Kills - Blood Pressures et de celui des Raveonettes - Raven In The Grave. Une fois de plus, mon coeur gargouillant s'est scindé, se demandant laquelle est la meilleure au pieux, laquelle a l'univers le plus attractif, laquelle me fera toucher les abysses dans une romance intemporelle. Après une pratique intense et un rafistolement cardiaque, j'ai finalement décrété que cette année, je préfère les blondes aux yeux charbonneux.

Raven In The Grave, traduisez : Corbeau dans la tombe. Thèmes récurrents d'Edgar Allan Poe ou de Baudelaire, ce rapace est synonyme de perte physique ou affective. Touché, c'est l'âme meurtrie par des années de méandres affectifs que l'album fut composé. Le duo s'éloigne de leurs sonorités habituelles riche en stupéfiants, plus proche d'une shoegaze début 90's à la Slowdive ou, plus récemment, de groupes comme Warpaint. Le disque parcourt avec fébrilité et puissance les oscillations d'un sentimentalisme obscur. Ainsi avec Recharge & Revolt - LE morceau que l'on retiendra, Sune Rose Wagner nous confie avoir voulu écrire "un lovesong épique sur une relation durable et agitée", Ignite lorgne clairement du côté des plages tandis que War In Heaven empile les ossements.

A l'image d'une liaison, Raven in the Grave oscille entre effluves de vies et fragrances morbides, mêlant parfois les deux pour toucher les cieux comme sur Recharge & Revolt. Probablement l'album le plus sombre du groupe, l'album qui renferme les secrets des coeurs brisés, l'album qui n'a laissé filtré aucun UV. Un très bon cru 2011 en somme, tant que vous ne vous attendiez pas à un disque rempli de crèmes glacées et de beach volley.

Paul Bousquet

1 commentaire: