mardi 13 novembre 2012

COMMENT BIEN CHOISIR SA PIQUETTE ?


Article publié dans le blog : Le Bruit des Glaçons

Partant du constat que le Vieux Papes est la vinasse la plus vendue de France, Le Bruit des Glaçons a décidé de tirer la sonnette d’alarme et te donne les clefs pour choisir ton pinard bas de gamme sans pour autant passer pour un chômeur en mal de RSA.

Le contenant comme réponse à la pauvreté du contenu


Musset disait : «Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.», Musset se défonçait à l’opium et adorait l’absinthe, il avait le palais réduit en charpie avant même d’avoir soufflé ses trente bougies. Inutile donc de te servir de lui pour légitimer cette bouteille de blanc liquoreux achetée à l’arabe du coin passé 21h. Tu n’as plus 17 ans et plus personne n’en veut, ni tes amis, ni toi. Respecte-toi. Ces injonctions certaines à ton rayonnement social deviennent coutumières ? Rentrons dans le vif du sujet : Blanc ? Rouge ? 

Il est 18h03, sms du petit colis que t’as levé vendredi dernier qui t’invite à remettre ça. En parfait gentleman, tu ramènes une bouteille. Une littéraire préfèrera du rouge, classique et classe, les dents noires ? Rien à foutre, elle aime les aspérités qui te rendent humain mais n’hésite pas à faire un tour dans la salle de bain de temps en temps pour cracher ton tanin. Inversement, les scientifiques et commerciales préfèreront du blanc voire du champagne les jours de paye, peu à l’aise avec une image écornée par de la vinasse qui empâtent les gencives. 

Le choix de la bouteille

Tu prendras la bouteille la plus classique possible. Moins de fioritures c’est moins de coût de production et donc plus de qualité gustative pour un prix faible. Tu t’en tiendras au territoire ancré dans l’inconscient collectif : Bordeaux. Chacun a déjà dépouillé la cave de ses parents à 15 ans en s’enfonçant un Saint-Emilion dans le gosier, chacun a aussi repéré l’étiquette «Grands Vins de Bordeaux», sache qu’on en trouve pour moins de 4€. 

Le vin bio est aussi une bonne option. Longtemps taxé d’acidité et d’aigreur, ce dernier est très accessible et fait peu à peu son apparition sur les petites et grandes tables. Pour faire court, le bio n’use pas de désherbant, les racines des vignes sont contraintes de puiser des minéraux plus profondément qu’un vin traditionnel, apportant ainsi plus de saveur... et d’inégalité entre crus. Tu useras donc du bio avec précautions, par snobisme écologique, au même titre que tes clopes biodégradables : un peu dégueulasse mais plaisant pour ta conscience. 

Pour peu que tu organises un dîner chez toi, une solution évidente s’offre à toi : la carafe. De préférence design si tu ne veux pas rappeler le côté cantinier de ton institution éphémère, la carafe est choisie par les sommeliers de tous bords pour ses vertus de décantation, d’aération et pour plein d’autres termes suspects dont tout bon néophyte se fout, elle aura le mérite de révéler ton côté épicurien soigneux à l’égard de ses invités. Elle te permettra en outre d’y flanquer toute la piquette et les cubis qui se trament dans les bas-rayons de Carrefour. Cheers ! 

Paul Bousquet

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