jeudi 26 janvier 2012

Metronomy - The English Riviera (2011)



Cette chronique est à retrouver dans le numéro 12 de Crumb Magazine page 100 ici.


Date de sortie : Avril ’11
Label : Because Music

La vie est plus forte que tout. Que ce soit un décès, un succès, un échec, des milliers de morts, la vie finit toujours par reprendre son cours. Rien ne reste, tout s’oublie. C’est ce qu’on a pensé chez Crumb quand on a remarqué que certains critiques de France et de Navarre n’ont pas inclus Metronomy dans leurs tops de 2011. Ces mêmes rédacteurs qui n’ont eu de cesse d’encenser le quatuor toute l’année pour grappiller quelques clics l’ont tout simplement éjecté du bateau, transformant The English Riviera en vaguelette terne. Soucis éthique oblige, le succès populaire d’une oeuvre entraine sa chute immédiate dans le cercle très fermé de la masturbation intellectuelle.
Pour notre part, on a décidé de jouer carte sur table. Metronomy est un grand groupe. Pas seulement parce qu’on a eu la chance de les rencontrer dans notre numéro 10 mais parce que les anglais ont été LE phénomène de 2011 qui ont fait vibrer le monde occidental à l’unison durant les neufs derniers mois sur de la pop de qualité, brisant ainsi les clivages sociaux le temps d’un morceau.

À l’origine, Joseph Mount, la tête pensante du groupe. Il monte Metronomy en 1999 et commence à composer des morceaux sur l’ordinateur familial. Il décide de monter sur scène et se fait rejoindre par Oscar Cash et Gabriel Stebbing. Les trois amis trouvent leur -petit- public et en profite pour sortir leurs deux premiers albums, Pip Paine (Pay The £5000 You Owe) en 2006 et Nights Out en 2008. La presse spécialisée étiquette Metronomy au rayon Nu-Rave, aux côtés des très encombrants Klaxons et autres Late Of The Pier. Succès éphémère, Metronomy n’a pas l’étoffe et la fougue extatique nécessaire pour faire une bonne BO de Skins contrairement aux pairs que la presse lui attribue. Gabriel Stebbing quitte le navire et le doute se trame pour le désormais duo.
Joseph Mount, encore engourdi par cette presse anglo-saxonne peu scrupuleuse, décide de composer «des chansons pop parfaites» avec cette volonté de revanche. Fini les geeks sur scène, Metronomy sera désormais un groupe live ou ne sera pas. Rejoints par Anna Prior (batterie, chant) et Gbenga Adelekan (choeurs, basse), le groupe prend un nouveau souffle et se remet au travail pour créer les prémices de son English Riviera. Deux ans plus tard, l’album sort et crée l’effervescence que l’on connait.

Onze titres, une demi-douzaine de tubes, The English Riviera est la somptueuse revanche d’un outsider. Joseph Mount laisse désormais plus de place à son songwriting et crée une atmosphère chaude que les claviers n’auraient pas pu créer seuls. Des chansons pop mélancoliques mais sautillantes, crépusculaires et langoureuses, rythmant parfaitement les balades sur cette rivière anglaise. Avec notamment She Wants et The Look, les véritables piliers du disque, Metronomy a donné naissance en 2011 aux prémices de la pop futuriste, celle qui n’oublie pas ses racines 80’s sans pour autant les étaler à outrance, celle que l’on écoutera aussi bien lors des escales printanières que lors des nuits moites estivales. L’album pop de l’année qui fera que, malgré son déséquilibre financier, politique et climatique, 2011 restera paradoxalement synonyme de métronome.

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