jeudi 26 janvier 2012

Smith Westerns - Dye It Blonde (2011)



Cette chronique est à retrouver dans le top 2011 du numéro 12 de Crumb Magazine page 100 ici.

Date de sortie : 18 janvier 2011
Label : FAT POSSUM

On écrivait dans ces mêmes colonnes l’an dernier que 2011 sera assurément l’année des Smith Westerns. Pari réussi, le succès critique et commercial est au rendez-vous pour les jeunes chicagoans qui ont profité de la démocratisation de leur second disque pour tourner dans le monde entier mais aussi pour élargir leurs centres d’intérêt comme on peut lire sur leur page Facebook : «Pu$$y & Weed». Un an plus tard, Dye It Blonde, n’a pas pris une ride, bien au contraire. À la manière d’un bon vin nouveau, il est resté en bouche et s’est prolongé tout au long de l’année.

Les Smith Westerns sortaient en 2009 un album éponyme dans l'air du temps. Enregistrement crasseux dans un garage, saturation poussée à bloc, voix engorgée sous les couches de guitares. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, le tout restait mélodique, voire même très entrainant. Du glam-rock plongé dans ses cendriers puis rénové par une petite bande de jeunes épileptiques.

Toutefois, le culte de la crasse et du vinyle rayé a prit fin et les chicagoans l'ont compris très tôt. De leur attirail flétri et défraichi, ils n'ont gardé que le costume. Ainsi, ces éternels hipsters bucheronnés signent une production soignée aux petits oignons. Tee-shirt et slims déchirés, marinières, croix latines tenues par deux morceaux de ficelle qui s’effilochent, beaucoup de cheveux et des bottines abrasées vissées aux orteils. Les Smith Westerns, c'est aussi ça et Dye It Blonde montrent très bien cet éclectisme vis-à-vis des vieilleries et notamment des années 70.
Adieu donc lo-fi et esprit Sex Pistols, le trio mûrit et met au monde un album de pop anglaise bien trempée avec un esprit plus Bowie. Des morceaux voluptueux et aérien comme All Die Young qui dévoilent leurs arômes au fur et à mesure des écoutes. D'autres devenus très entêtants, comme Weekend ou Dance Away ont rythmé notre année.

Le second album est toujours un examen difficile qui fait office d'adolescence, il permet de constater bien souvent la manière dont le groupe a consommé son succès et son nouveau statut social. Les jeunes Smith Westerns l'ont réussi avec brio, devenus vaporeux et gracieux tout en restant candide et rafraichissants, Dye It Blonde est l'un de ces disques que l'on aura apprécié au printemps, les cheveux au vent et les yeux dans le rétroviseur, sans jamais le sortir de la boite à gants. Affaire à suivre.

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