samedi 25 février 2012

Memoryhouse - The Slideshow Effect (2012)

Cet article est à retrouver dans le numéro 13 de Crumb Magazine

Label : Sub Pop
Date de sortie : 27 février 2012


Memoryhouse est le projet artistique du compositeur Evan Abeele et de la photographe Denise Nouvion. En 2007, les deux canadiens collaborent et s’inspirent mutuellement jusqu’à créer un univers à la fois esthétique et symphonique. La photographie et la musique, deux mondes profondément liés mais rarement pensés ensemble ailleurs que sur un plateau de cinéma. De cette rencontre découle un premier EP fin 2009, The Years, puis leur premier album, The Slideshow Effect - L’effet du diaporama pour les anglophobes, que l’on peut traduire ici par l’enrobage musical de leur oeuvre picturale.

Le ton est alors donné, Memoryhouse crée une musique qui transcende son image et une image qui transcende sa musique, le projet tient la route et les deux canadiens commencent par embaumer le web de vidéosDes clips créés à partir de courts-métrages d’archives, remplis d’adulescentes fatales, assemblés et synchronisés par le maître du genre, Jamie Harley - How To Dress Well, Twin Shadow, Memory Tapes. Les clips sont projetés sur le groupe durant les concerts, ce qui permet au duo de conquérir les salles du monde entier avec leur royaume éthéré, froid et intemporel aux couleurs craies. Une voix qui rappelle Zooey Deschanel et un univers en forme d’hymne à la vie, hypersensible et voluptueux, lancinant et éphémère, comme un nuage d’amour ardent dans un pays enneigé où chaque pas bien que vaporeux laisse un sillon indélébile dans la poudreuse de votre encéphale gauche. Les mêmes sillons dream pop qu’avaient pus creuser Beach House l’an dernier mais que l’été avait ensablé.

En somme, de la musique de matelas qui se partage peau contre peau, nappant votre studio de ses plus belles effluves intemporelles. Celle qui s’encre dans votre mémoire et dans celle de vos murs. La BO de votre cocon hivernal rempli de papillons éphémères qui paressent sur les vitres. Le disque qui reflétera toujours février 2012 et ses ectoplasmes fugaces, celui qui vous hantera à perpétuité comme le souvenir nostalgique d’une époque déjà révolue. Memoryhouse est un tout, la musique que l’on écoutera les yeux embués d’euphorie face aux vitres larmoyantes et inversement, question de temps. 


Paul Bousquet


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